Les créateurs se penchent sur le transfert de valeur, l’initiative « Fair Trade Music » et la technologie blockchain lors du Comité Exécutif du CIAM à Lisbonne
Rassemblant l’ensemble des alliances mondiales de créateurs de musique, la réunion a fait le point sur la protection accrue du droit d’auteur et sur l’avancée des différents projets de l’industrie musicale.
Réunissant le Conseil International des Créateurs de Musique et toutes ses alliances, représentant ainsi toutes les régions du monde, les initiatives de l’industrie musicale mondiale ont attiré 21 créateurs, membres du Comité Exécutif et observateurs à l’occasion du Comité Exécutif du CIAM organisé à Lisbonne. Les sociétés membres de la CISAC invitées à la réunion étaient l’ASCAP, la BUMA/STEMRA, l’ONDA, la SACM, la SCM et l’UBC. Organisée parallèlement à l’Assemblée Générale de la CISAC, cette réunion de deux jours a fait le point sur les efforts coordonnés aux niveau régional et mondial sur des thèmes essentiels liés à la musique : le régime de responsabilité limitée/transfert de valeur, l’initiative « Fair Trade Music » et la technologie blockchain, entre autres.
En ouverture de la réunion, le Président du CIAM, Lorenzo Ferrero, a commencé par souhaiter la bienvenue aux membres et observateurs présents avant de laisser la parole aux Présidents de l’ECSA et de MCNA qui ont fait le point sur la situation en Europe et aux Etats-Unis concernant le régime de responsabilité limitée/transfert de valeur ; ce sujet central fait écho à la situation injuste dans laquelle se trouvent les créateurs, qui voient les plateformes numériques exploiter leurs œuvres en échange d’une rémunération très faible voire inexistante. L’Europe est devenue la région du monde où « les décideurs politiques sont aujourd’hui à l’écoute ».
À l’autre bout du monde, l’Alliance des Créateurs de Musique de la région Asie-Pacifique (APMA) a démarré sur les chapeaux de roues avec 15 pays impliqués dans l’alliance. Dans les années à venir, l’alliance renforcera et améliorera la protection des auteurs de musique par le biais de la campagne sur le transfert de valeur dans le marché numérique et en établissant également une législation et/ou des organisations pour faciliter la collecte et la répartition des redevances aux créateurs.
Une autre question importante concerne la protection des droits d’auteur (50 ans post-mortem contre 70 ans post-mortem). Trop de pays dans le monde, notamment le Canada et plusieurs pays d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie-Pacifique, fixent actuellement la protection des droits d’auteur à 50 ans post-mortem. Le CIAM tentera d’orienter ses efforts de lobbying dans cette direction.
L’initiative du CIAM baptisée « Fair Trade Music » vise à appliquer les mêmes normes de transparence, de durabilité, d’équité et d’éthique établies par le mouvement « Fair Trade Coffee » à l’industrie musicale et aux acteurs impliqués. Le Comité Exécutif a fait le point sur l’avancée du programme et la manière d’encourager à l’avenir la participation et l’adoption.
Le CIAM a commencé à observer et examiner le travail effectué sur la technologie blockchain et l’accès des ayants droit à Cis-Next. Cette nouvelle technologie, qui est de plus en plus utilisée et adaptée par les gouvernements et explorée par les OGC, pourrait profiter aux auteurs.
Le prochain Congrès du CIAM aura lieu les 7 et 8 novembre à Tokyo.
(Photo ©: Inácio Ludgero)