Les droits collectés à travers le monde pour le compte des créateurs ont augmenté de 7,6 % pour atteindre 13,1 milliards d'euros en 2023
Paris – le 24 octobre 2024 – Les droits collectés pour les créateurs à travers le monde ont augmenté de 7,6 % pour atteindre 13,1 milliards d’euros en 2023. Cette hausse s’explique par la croissance stable et durable des revenus du numérique et la reprise vigoureuse du secteur live et exécutions publiques, le dernier à récupérer complètement après la pandémie.
Après dix ans de croissance annuelle à deux chiffres, les collectes liées aux utilisations en ligne affichent une croissance plus modeste de 9,6 % pour atteindre 4,6 milliards d’euros, alors que le marché du streaming par abonnement arrive à maturité dans les plus grands territoires.
Après être passé devant le secteur TV et radio pour devenir la première source de revenus des créateurs en 2022, le numérique a encore creusé l’écart en 2023 et représente désormais 35 % des droits collectés. Contre 30 % pour la télé- et radiodiffusion et 25 % pour le secteur live et exécutions publiques.
Bien que la hausse des collectes vienne principalement des plateformes numériques, l’immense majorité des créateurs affirme que le streaming ne leur permet pas de faire carrière ni de gagner sa vie. C’est particulièrement vrai pour tous ceux qui n’appartiennent pas au cercle restreint des artistes ultra populaires, ceux qui ne peuvent pas compter sur d’autres sources de revenus comme les concerts live pour bâtir leur carrière.
Les revenus des télé- et radiodiffuseurs ont reculé de 4,0 % en 2023 et ne sont que 0,7 % au-dessus de leur niveau de 2019, ce qui reflète la baisse des audiences et des recettes publicitaires télévisuelles.
Le secteur du live et des exécutions publiques, qui recouvre les concerts, les expositions et les licences délivrées aux locaux culturels et commerciaux, a poursuivi sa robuste reprise dans toutes les régions. Ces revenus ont augmenté de 22 % pour atteindre la somme record de 3,3 milliards d’euros.
Tels sont les principaux résultats clés du Rapport sur les collectes mondiales 2024 publié par la CISAC (Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs). Le rapport apporte des données exhaustives et une analyse approfondie des collectes pour tous les répertoires : la musique, l’audiovisuel, les arts visuels, la littérature et l’art dramatique.
Citations
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Le Directeur Général de la CISAC Gadi Oron a déclaré : « Le Rapport sur les collectes mondiales offre un panorama unique de la valeur économique et culturelle de notre communauté CISAC à travers le monde. Cette année, les chiffres des droits collectés par les sociétés membres de la CISAC en 2023 dressent le panorama d’un secteur stable, prometteur et en bonne santé. Au total, les droits collectés pour le compte des créateurs ont atteint la nouvelle somme de 13,1 milliards d’euros, soit une hausse impressionnante de 7,6 %. C’est, en soi, un succès majeur, qui montre toute la force du système de gestion collective ». Télécharger le texte intégral.
Dans son avant-propos au rapport, le Président de la CISAC Björn Ulvaeus se penche sur l’impact de l’IA : « Car nous sommes à l’aube d’un énorme changement. L’IA bouleverse notre paysage, et, alors même que cette révolution est en cours, son impact est encore inconnu. Les outils de l’IA générative donnent le jour à des contenus qui sont basés sur les œuvres des créateurs humains, au risque de parfois les remplacer. Je suis un utilisateur et un grand fan des outils d’IA. J’ai toujours été convaincu qu’on ne peut qu’adhérer aux nouvelles technologies et qu’il est vain d’essayer de les arrêter – mais il y a un grand « mais » : cela ne doit jamais se faire au prix d’un compromis sur les droits des auteurs et sur les droits de l’homme. Les dernières études menées en France, en Allemagne, en Australie et en Nouvelle-Zélande, et estimant ce que l’IA pourrait coûter aux créateurs en termes de perte de revenus, sont un cri d’alarme pour nous tous. Je crois qu’un environnement d’IA mal réglementé peut annihiler la carrière de nombreux artistes. Il pourrait s’agir du prochain Paul McCartney ou de la prochaine Taylor Swift ». Télécharger le texte intégral.
Marcelo Castello Branco, Président du conseil d’administration de la CISAC, observe pour sa part dans son avant-propos : « Ce Rapport sur les collectes mondiales 2024 de la CISAC illustre les bons résultats du réseau mondial de la CISAC et c’est une réussite dont il faut se réjouir. Cependant, il est essentiel que nous soyons encore plus ambitieux. Nous devons fermement refuser l’idée que la création – que ce soit dans le répertoire musical, audiovisuel, littéraire, dramatique ou des arts visuels – soit une simple marchandise ou une simple contribution à l’économie de l’attention. Notre secteur fait face à de nombreuses incertitudes, et, si nous pouvons être fiers de la croissance actuelle, notre priorité doit être de désormais privilégier une croissance durable, sur le long terme, pour garantir que les créateurs que nous représentons puissent vivre de leur art.». Télécharger le texte intégral.
Autres faits saillants
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Données sur l’impact de la pandémie : les chiffres recueillis auprès de 100 sociétés musicales membres de la CISAC révèlent une nette différence entre les performances des concerts live et ceux de la musique d’ambiance. Les revenus générés par la musique live ont augmenté de 24,0 % depuis 2019, tandis que ceux liés à l’utilisation de musique d’ambiance affichent une progression plus modeste de 6,1 %. D’autres sources de revenus live comme le karaoké n’ont pas encore entièrement récupéré après la pandémie.
Déclin mais résilience de la télé- et radiodiffusion : bien qu’elles ne soient plus la première source de revenus des créateurs, les collectes du secteur TV et radio ont fait preuve de résilience l’année dernière (-0,4 %).
Tous les répertoires couverts par les sociétés membres de la CISAC sont en croissance en 2023, à l’exception des arts visuels, qui ont souffert du ralentissement du marché de l’art. Le répertoire art dramatique est celui qui affiche la plus forte croissance pour la deuxième année consécutive, avec des revenus en hausse de 24,9 %, alors que les représentations théâtrales et autres spectacles dramatiques ont poursuivi leur reprise après la pandémie. La musique est le répertoire qui génère le plus de collectes avec une hausse de 7,6 % pour atteindre 11,75 milliards d’euros.
Les sommes collectées ont augmenté dans toutes les régions, surtout en Amérique latine avec une hausse de 29,2 % pour atteindre 791 millions d’euros. En partie grâce à la bonne santé du répertoire local dans certains grands marchés comme le Brésil et le Mexique. L’Europe occidentale reste la première région en termes de collectes avec des revenus en hausse de 7,9 % pour atteindre 6,7 milliards d’euros, soit 50,9 % des collectes mondiales.
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l'aperçu des principaux résultats
le rapport complet
l' avant-propos du Président, du DG et du Président du Conseil
l'Analyse du marché
des visuels pour les médias sociaux