À l’occasion de la réunion de son Comité Exécutif à Varsovie, le CIAM se mobilise pour faire entendre la voix unie des créateurs de musique dans le monde
Imogen Heap présente le « Creative Passport » et sa nouvelle technologie pour les créateurs
Du 2 au 4 juin, le CIAM, institution reconnue sur le plan international pour son rôle de porte-parole des créateurs de musique dans le monde, a rassemblé compositeurs, auteurs-compositeurs et artistes du monde entier à Varsovie pour la réunion de son Comité Exécutif. Le Comité Exécutif est constitué d’un groupe de créateurs et de représentants de sociétés chargé de définir la stratégie et de coordonner les actions du CIAM aux niveaux continental, national et local. Organisée par la société musicale polonaise ZAiKS, la réunion a été présidée pour la première fois par l’auteur-compositeur et producteur nord-américain et Président du CIAM, Eddie Schwartz.
Représentant plus de 500 000 créateurs professionnels, le Conseil s’adapte aux évolutions du secteur musical. Le CIAM 3.0 est la réponse à ces évolutions : consolidation du secteur, intégration verticale, développement des labels indépendants, nombre accru de créateurs qui autoproduisent leur musique, et évolutions du secteur de l’édition. Ces fluctuations ont entraîné l’émergence de nouveaux intermédiaires entre le créateur et le public. Cette situation a également entraîné l’émergence d’une génération qui s’est adaptée aux nouvelles plateformes, mettant l’accent sur la promotion et la visibilité. Le Comité Exécutif a examiné ces questions et les réponses apportées par certaines régions du monde, comme notamment le Cap-Vert, qui négocie actuellement avec les plateformes numériques opérant sur son territoire, ou l’Amérique Latine où les labels indépendants occupent une place importante.
Dans une volonté de s’adapter à ces évolutions et afin de partager son point de vue sur la question, la célèbre artiste et compositrice Imogen Heap s’est rendue en Pologne pour présenter le « Creative Passport ». Il s’agit d’une solution mondiale proposant un écosystème commun au sein du secteur musical et regroupant les données en un seul endroit. L’objectif est de permettre aux créateurs de partager des informations mais également de générer des opportunités professionnelles qui n’auraient peut-être pas vu le jour. Les services peuvent se connecter à la base de données multicouche, générant un identifiant pour un créateur pouvant se connecter à l’ensemble des organisations ou intermédiaires. Ceci pourrait ouvrir un marché en vue d’obtenir le droit de diffuser des chansons sur les services ou guider par exemple les jeunes musiciens à se frayer un chemin dans le monde des éditeurs et des sociétés qui gèrent les droits d’exécution.
Outre les nouvelles technologies, le Comité Exécutif a encore mis l’accent sur l’une de ses principales forces. Destinées aux créateurs de musique au niveau local, le CIAM a ainsi créé des alliances en Amérique du Nord (MCNA), en Afrique (PACSA), en Amérique Latine (ALCAM) et en Asie-Pacifique (APMA). Ces alliances incluent également l’ECSA en Europe. À Varsovie, chaque région a fait le point sur des questions spécifiques, notamment : la Loi sur la modernisation de la musique aux États-Unis (« Music Modernization Act ») ; l’octroi de licences de radiodiffusion et l’octroi de licences pour les cinémas au Japon ; les règles de limitation de responsabilité et les quotas de contenus en Australie ; le soutien du célèbre artiste et Ambassadeur du CIAM Lokua Kanza, qui contribuera à entraîner prochainement la modification de la législation sénégalaise sur la copie privée au profit des créateurs de musique nationaux ; et un groupe de réflexion composé de représentants de pays d’Amérique Latine en vue d’élaborer un document comparatif sur les besoins de l’industrie musicale dans la région.
À l’occasion de la réunion organisée à Varsovie, ces alliances régionales se sont rapprochées encore davantage avec la signature du premier Protocole d’accord mondial du CIAM destiné à renforcer la coopération mutuelle entre les alliances continentales et le CIAM.
Faisant écho au débat d’experts sur l’égalité hommes-femmes organisé à l’occasion de l’Assemblée Générale 2018 dans le cadre du projet Women@CISAC, le CIAM a attiré l’attention sur l’inégalité dans le secteur musical. Les discussions ont notamment porté sur l’approche adoptée par l’Australie pour résoudre le problème relatif à l’égalité hommes-femmes, insistant en particulier sur la nomenclature et l’utilisation du terme « équité », ainsi que les méthodes utilisées par l’ASCAP pour confier aux femmes des postes de direction importants au sein de l’organisation de gestion collective. Le CIAM a convenu d’examiner cette question plus en profondeur en consultant diverses études réalisées sur le sujet afin de trouver des solutions et combler les lacunes identifiées dans ce domaine.
Par ailleurs, le CIAM s’emploie principalement à faire en sorte que l’écosystème musical adopte des pratiques transparentes et éthiques via son initiative « Fair Trade Music ». Le projet est devenu un véritable mouvement en Amérique Latine grâce à une culture de la musique indépendante très implantée, notamment dans des pays comme le Brésil où 80% de la production phonographique est indépendante. L’initiative poursuit également son essor à l’échelle mondiale.
La réunion du Comité Exécutif du CIAM s’est conclue par la présentation des futures dates importantes pour le Conseil. L’Assemblée Générale du CIAM se tiendra à Mexico les 5 et 6 novembre 2018. La prochaine réunion du Comité Exécutif devrait avoir lieu le 5 novembre au matin.
Le Comité Exécutif 2019 du CIAM aura lieu les 29 et 30 janvier dans un lieu qui reste à déterminer.
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